Aujourd’hui, comme prévu, j’ai pu visiter plusieurs arrondissement parmi les plus populaires de Tokyo, histoire de voir un peu de quoi il retourne dans cette ville. Les trois étapes ont donc été, dans l’ordre chronologique : Shibuya, Shinjuku et Akihabara.
Avant de commencer, je me permets un petit commentaire au sujet des transports en commun de Tokyo. Contrairement à chez nous, les lignes de train et de métro y sont privées : chaque ligne appartient à une compagnie distincte et obéit à une tarification qui lui est propre. Cela pourrait engendrer de grosses difficultés s’il n’existait deux systèmes de cartes prépayées : la Suica et le Passmo. Elles fonctionnent toutes les deux de la même façon et sont gérées par toutes les compagnies de la même façon, le seul avantage de la Suicard étant que son achat offre une réduction sur le Narita Express, le train qui relie Tokyo à l’aéroport international du Japon.
Parmi toutes les lignes existantes, il en existe une qui est une référence à elle toute seule : la Yamanote. Imaginez une ligne de RER circulaire qui relierait à peu près tous les arrondissements de Paris et vous aurez une bonne idée de ce qu’est la Yamanote à Tokyo : une sorte de mini-périphérique ferroviaire avec un train toutes les 4 ou 5 minutes. Jamais en retard, des installations propres et bien fichues le long des 29 stations, 3,5 millions utilisateurs quotidiens calmes et polis… comme toute les autres lignes de train et de métro de la ville. Un exemple à méditer…
Enfin bref.
Commençons donc par Shibuya. Quartier jeune et dynamique par excellence, cet arrondissement est toujours aussi vivant de jour comme de nuit. Assez concentré géographiquement, en faire le tour n’est pas très long (entre 2 et 4 heures). Mais c’est aussi en s’asseyant à un des coins de l’immense carrefour routier devant la gare et en observant les passants qu’on prend conscience de sa nature. Vous y verrez défiler une vague incessante de businessmen empressés, mais également une jeunesse exhubérante au pouvoir d’achat semblant illimité, tant les accoutrements qu’elle arbore sont variés et inattendus.
À la sortie “Achiko” se trouve la statue du chien du même nom qui, dit-on, attendait tous les jours son maître à la gare de Shibuya et continua à le faire pendant dix ans. Le minuscule parc autour de cette statue constitue le point de rendez-vous le plus classique de Tokyo. Le plus gros carrefour du monde est situé quelques mètres plus loin, surplombé par un Starbucks toujours saturé aux heures de pointe par des gens regardant la marée humaine changer de troittoir toutes les deux minutes. La visite classique continue alors par le Center Gai, qui ouvre la voie à la rue des bars, celle des musicos, celle des love hotel… Tout ce qui symbolise et exacerbe la jeunesse est largement représenté à Shibuya.
Shinjuku, pour sa part, présente plusieurs visages, mais je n’ai eu le temps de n’explorer que Nishi-Shinjuju, le plus important quartier d’affaires de Tokyo : 200 000 personnes y travaillent quotidiennement. La mairie y a même été transférée en 1991, dans un bâtiment proprement colossal. En haut de celui-ci, au 45ème étage, se trouve l’observatoire du Tokyo Metropolitan Government. Il s’agit en fait d’un étage dédié à l’observation de la ville par le public, d’une hauteur de 202 mètres. Une vue saisissante de cette ville où tout est comprimé à l’extrême : j’espère que la photo panoramique que j’ai réalisée et publiée ci-dessous le rend de façon satisfaisante…
Shinjuku est l’arrondissement le plus vaste de Tokyo, et sa gare est, d’après le Guiness Book, la plus grande et la plus fréquentée au monde. Ses kilomètres de couloirs reliant une cinquantaine de sorties sont arpentés chaque jour par 3 millions et demi de voyageurs. S’y déplacer sans s’y perdre, pour le néophyte, relève de la gageure, même si les indications sont presque toutes bilingues et bien placées. Shinjuku aurait clairement mérité que je lui accorde une journée entière, mais je ne disposais pas de tout ce temps, hélas.
Reste enfin Akihabara, dont le nom à lui tout seul résonne comme la Mecque pour toute une génération de geeks, nerds, mangavores et autres fans de japanimation. Plus précisément, il s’agit là du Denki-Gai, quartier de la “Ville Électrique”, qui regorge de magasins d’électronique, d’informatique, de matériel audio-vidéo, d’éléments de collection de mangas et d’animation japonaise, ou encore d’instruments de musique. S’y promener sans rien acheter est un pari qu’il ne vaut mieux ne pas se lancer, tant la quantité de babioles quasiment introuvables ailleurs est impressionnante et certains vendeurs empressés de vous les vendre.
Je n’ai malheureusement pas vraiment eu l’occasion de bien visiter Akihabara, manquant de temps après les deux visites précédentes, et une forte pluie s’étant progressivement installée. J’ai ainsi pu voir fleurir les fameuses corbeilles de parapluies en plastique transparent à 100 yen (moins d’un euro), un élément du folklore tokyoïte.
À l’heure où j’écris ces lignes (presque une heure du matin), la pluie n’a pas cessé : j’espère qu’elle se sera calmée demain pour ma visite d’Odaiba, la ville futuriste…